lundi 1 octobre 2012

Sommet, sel, mines et ville!

Avant de partir de La Paz, nous avons décidé de nous attaquer à un sommet de la Cordillière Real. Après discussion et évaluation de la difficulté avec deux cyclo-alpinistes de la casa de ciclistas (Franck et Florence, voir leur blog) et un guide, ce sera le "Pequeno Alpamayo" qui culmine à 5450m d'altitude. C'est donc tous les 5 que nous partons le 16. Arrivés au refuge en fin d’après-midi, on monte la tente avec un vent à décoiffer les lamas mais une vue superbe sur le montagnes de la chaîne du Condoriri !!



Le lendemain, réveil à 2H du mat’ avec SURPRISE : la tente enneigée!! Un ptit dèj et on se prépare… Il faut une bonne heure de marche avant d’arriver au glacier. Là, on met nos baudriers, crampons, casques, on s’encorde et c’est parti pour l’inconnu !


 
Marcher avec des crampons est plutôt facile une fois qu’on a pris le coup. Le guide est devant, nous suivons ses traces. Nos pas s’enfoncent dans la neige et le bruit résonne autour de nous. Le jour commence à se lever et l’on aperçoit ce sur quoi nous sommes en train de marcher et les paysages qui nous entourent.

Après avoir monté le premier glacier, le "Pico Tarija", nous apercevons au loin la montagne qui nous attend avec sa crête vertigineuse, nous sommes un peu impressionnés.


Avant de nous y attaquer, nous ôtons nos crampons pour descendre un mur de roche et enfin, nous commençons à grimper ces murs de glace. 2 au total qui nous fatiguent et nous pompent de l’énergie à chaque coup de piolet planté dans ce gros glaçon.


Samy en haut, Hélène au milieu et Florence en bas

Arrivés en haut, c’est le bonheur !!! Après 7h d’effort, nous sommes au sommet et la vue est superbe !!



 Il nous faut maintenant redescendre mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile quand on voit la pente avec de l’autre côté le vide… Nous atteindrons finalement le refuge non contents d’avoir défier cette montagne !!


Après donc quelques jours de repos, nous repartons en bus jusqu’à Challapata afin d’éviter un trafic trop dense et des plaines interminables. Le vélo d’Hélène est moins chargé puisqu’après discussions avec des collègues cyclotouristes, nous nous sommes rendus compte que nous étions bien trop chargés et que nous possédions certaines affaires dont on ne se servaient jamais alors on a fait du tri. Résultat, 6 kilos renvoyés à la maison et les 2 sacoches avant d’Hélène dans le colis !!

Il nous faudra 4 jours avant de pouvoir rouler sur le Salar. 4 jours où nous avons traversé des déserts : tant par les paysages, les chemins empruntés, que par les villages !!

 
 

 Les seuls êtres qui paraissent vraiment vivants ici sont les vigognes, sortes de petites antilopes très sauvages et gracieuses qui se baladent en groupe. Le chemin emprunté est souvent sableux, ce qui nous vaut un « sitting » en plein milieu de la journée en espérant un 4*4 ! Manque de bol, les seuls villageois du coin ne sont pas disposés à nous emmener aux portes du Salar. Et oui, en ce moment, de septembre à octobre, c’est la période des semences de quinoa (sorte de semoule très énergétique) alors ils sont tous à l’ouvrage !! Au passage, sachez qu’un kilo de quinoa côute de 40 à 50 bolivianos, ce qui fait environ 4 à 5 €. Cette graine pousse pendant 7 mois et est revendue à l’international. Par chance, un 4*4 passe par là et nous dépose à Jijira, village frontalier avec le désert de sel.

Appelé ici « Salar de Uyuni » en référence au sel « sal » et à la grande ville la plus proche Uyuni, cette étendue blanche est l’un des plus importants sites touristiques de l’Amérique du Sud et plus grand salar du monde. Immense plaque blanche à 3650m d’altitude, de 12500km2 où gît des tonnes de sel.Ici repose également sous le salar, la plus grande réserve mondiale de lithium qui d'ici quelques années risque bien de compromettre ce site majestieux. Le sel est extait pour ensuite être traité afin d’y ajouter de l’iode pour qu’il soit consommable. Difficile de décrire ce que l’on ressent quand on se trouve au milieu de nulle part !!!










Aux premières impressions, je dirai : immense, d’un blanc intense et d’une planéité déconcertante. On roule, parfois avec difficulté à cause des secousses, jusqu’à l’île « Incahuasi » (50km). Ce bout de terre sur cet océan irréel abrite quelques centaines de cactus tous plus grands les uns que les autres, de 10 à 12m de haut !!




Fatigués de notre journée et des soubresauts continus depuis 4 jours, nous demandons à des touristes de nous emmener à Uyuni, ils acceptent.

La suite de notre voyage se poursuit en bus, quoique la route étant asphaltée, cela nous faisait un gros détour. C’est ainsi que nous arrivons à Potosi le 28. Surplombée par le « cerro rico », colline riche, cette ville est surtout connue pour ses mines toujours en fonctionnement que nous avons pu visiter. Potosi est la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde. Elle fût au coeur de l'enrichissement de l'Espagne coloniale. La mine était une des plus importantes mines d'argent au monde. On y extrait aujourd'hui encore de l'argent mais en moindre quantité, l'étain, le plomb, le bronze et le zinc.


Ici, 15000 mineurs y travaillent à leurs comptes. En effet, les mines sont organisées en coopératives privées, ainsi, ils peuvent structurer leurs journées de travail comme ils veulent. Cependant, l’Etat voudrait nationaliser ces mines et donc rendre le mineur moins libre et gagnant moins d’argent. Des grèves sont donc en cours et nous en avons encore fait les frais lors de notre trajet en bus… On déambule dans les corridors longs et étroits creusés par les hommes, où l'air y est difficilement respirable et où les passages sont parfois tellement petits que nous sommes obligés de nous mettre à 4 pattes pour passer. Nous y rencontrerons 2 mineurs (un père et son fils) qui ramènent à la surface leur chargement, résultat d'une semaine de travail. Les travailleurs n'ont aucune protection sociale et doivent soustraire de leur salaire déjà misérable, l'achat du carbure de calcium qui sert à faire fonctionner les lampes et la dynamite utilisée pour faire sauter les veines de minerai. Sans compter l'achat de tout son équipement qui coûte très cher. Le pourcentage de son gain qu'il paie à la coopérative lui assure uniquement son emplacement dans les mines. Pendant la journée, le mineur ne consomme pratiquement que des feuilles de coca qu'il mâche pour éviter la faim. L'espérance de vie d'un travailleur ne dépasse pas 45 ans.













Les mineurs se vouent à une sorte de dieu appelé « el tio » à qui ils font des offrandes ( cigarettes, alcool, feuilles de coca) pour demander une obtention importante de minerai, des « bonnes » conditions de travail (pas d’éboulement…), richesse et fertilité. Tous les premiers et derniers vendredis du mois, c’est donc le défilé devant ce drôle de personnage situé dans l’une des galeries de la mine !!


Le soir, nous faisons la connaissance des Boussac,famille française qui voyage en Amérique du Sud avec leur camion (voir leur blog), et partageons un repas ensemble.

Nous partons pour SUCRE où nous allons rester quelques jours... A plus!!!

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